5ème jour

Publié le par Gérard Chauvier

5ème jour: Bonifacio

Aujourd’hui est un jour important. Le programme est assez chargé et la route va être longue sans représenter cependant de difficultés particulières. Il faudra compter 130 km aller et autant pour le retour, ce qui représente environ 3 heures et demi de trajet en tout ce qui n’est pas négligeable. Vous devez vous demandez si cela en vaut la peine ? Réponse : mille fois affirmative. Pour plagier un de nos hommes politiques trop fameux : « Vous avez aimé Porto ? Vous adorerez Bonifacio ». En effet, c’est le but de l’excursion d’aujourd’hui, dans cette ville étonnante et dans son environnement exceptionnel.

Attendez vous à un spectacle en Panorama vision, technicolor, 3D et tout et tout. Bonifacio est, à coup sûr un des deux sites les plus prestigieux de Corse. Après un tel spectacle, je crois qu’on peut mourir ! Une seule réserve : il faut choisir le jour ou le temps est de la partie pour ne rien gâcher au plaisir des yeux et surtout, que la mer soit belle car il y a du bateau au programme.  

Le lever doit s’effectuer de bonne heure de manière à arriver sur place aux environs de 9h30. Faites le calcul simple et vous trouverez l’heure de départ. Attention, ce n’est pas aussi compliqué que de trouver à quelle heure deux trains se croisent. Il s’agit de faire une soustraction de nombres complexes ; c’est simple !

Bref, vous voilà partis d’une traite. Direction Sartène. Décidément, vous connaîtrez cette route par cœur ! Et oui, la Corse est une montagne et les routes ne sont pas très nombreuses. Vous retrouverez donc cette N196, comme hier jusqu’à Cauro. Ensuite, c’est de la nouveauté. Ascension du col St Georges, vous savez, c’est le nom de l’eau minérale qu’on vous sert au restaurant la plupart du temps. La source se trouve par là. On poursuit en ne s’arrêtant ni à Grosseto ni à Petreto qui mériterait une petite halte. Ce soir en revenant ? Pourquoi pas.

Vous évitez Propriano. Qu’est-ce à dire ? C’est une ville infréquentable ? Que nenni. Vous y reviendrez demain ou après demain. Alors, mettons, pour l’instant, un voile pudique sur cette station balnéaire. Ca tombe bien, la route principale permet de l’éviter. De même, Sartène que l’on distingue de loin accrochée à la montagne. Y a rien à voir (pour aujourd’hui car cette ville mérite de s’y attarder longuement. On en reparlera). Encore 50 km, pas les plus faciles car la tourne alterne les virages et les longues lignes droites. Mais la route est bonne.

Your attention please : 22 km après avoir dépassé Sartène, une halte de 5 minutes s’impose pour admirer le paysage : le lion et la tour de Roccapina. Photo obligée. Et on repart. Vous avez loupé ? Impossible il y a un tas de voitures au bord de la route. Ou alors, en revenant.
 


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La plage, la tour et le lion de Roccapina

http://www.flickr.com/photo_zoom.gne?id=230394007&size=l

 
25 km plus loin, une autre « attention please » : une petite route (mal indiquée), sur la droite conduit vers l’ermitage de la Trinité (autre lieu de l’émission « la chasse au trésor »). 1 km de détour ne vous tueront pas, promis, juré. Dans un chaos pas possible de rochers plus énormes les uns que les autres, se niche une petite église dans un décor superbe, typique de Corse du sud. C’est un lieu de culte et de pèlerinage. Vous découvrirez vous-mêmes l’endroit où l’on a un point de vue fantastique sur la mer ou l’on distingue les falaises et la ville de Bonifacio, avec en premier plan la petite crique de Peraiolo.
 
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Départ pour Bonifacio. En pleine saison vous êtes accueillis, presque agressés, par des types qui vous proposent une place de stationnement (raririssime), sous entendu, moyennant de faire, dans leur compagnie, le tour des falaises en bateau. Acceptez. De toutes façons cette promenade est obligatoire tant elle est magnifique. Elle dure moins d’une heure, hélas, hélas mais que de beautés ! C’est là que les corses peut placarder sur les autocollants de leur voiture : « So Corsu e ne so fieru ». Pas besoin de traduction.
 
bonifacio2.jpgMarine de Bonifacio  au pieds des remparts
 

Vous sortez du fjord (car Bonifacio est construite sur une presqu’île dont le côté de la mer droit est très étroit et long d’1,5 km) en longeant la ville basse, le port de plaisance et le port de commerce minuscule qui assure la liaison avec la Sardaigne que vous avez aperçu, sans doute, depuis l’hermitage. Vous vous trouvez ensuite au pied de la citadelle puis le large s’offre à vous.

Le bateau longe la côte sur la droite, faisant découvrir ou deviner des endroits magiques ou l’on voudrait revenir avec un bateau à soi tout seul ! Vous arrivez à l’entrée de la grotte du Dragon. Il n’est pas question d’en faire la description. Sachez que cette petite grotte a deux curiosités : une en relevant la tête, l’autre en la baissant.
 
 
La grotte du Dragon
On trouve cette photo, signée
Vincent Aubisse à l'adresse suivante:
 
Sortie de la grotte pour aller sous les falaises et sous la ville haute. Panorama unique. Laissez vous séduire, ce n’est pas difficile.
 
bonifacio1.jpgLes falaises sous la ville haute de Bonifacio 
 

Plus loin, le commentateur vous montrera l’escalier du roi Aragon et vous ne pourrez pas louper ce bloc de falaise effondré que les corses, par dérision, ont nommé « le grain de sable » si photogénique.

J’allais oublier : les compagnies de bateau proposent une journée aux îles Lavezzi. Pourquoi pas ? Attention, crème solaire obligatoire. Pas de bistrot. Que des plages et des cascades de rochers splendides. Si, un cimetière : celui des 693 naufragés de la Sémillante, un certain 14 février 1855, racontée par Alphonse Daudet. C’est une réserve marine extrêmement protégée où les plaisanciers ne peuvent s’abriter que 24 heures !
 
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De retour à l’embarcadère pour aller à la conquête de la cité. L’abord se fait par la ville basse, consacrée au Dieu Touriste, avec ses restaurants bien alléchants mais attention à l’arnaque, ses boutiques de souvenirs et autres. Au bout du quai, une longue rampe en escalier dont les marches sont très larges et tourne le dos au port et conduit à la ville haute enfermée par les énormes murailles de la citadelle. Avant d’y pénétrer on ne se lassera pas du coup d’œil sur la mer en surplombant les falaises et de nouveau, le « grain de sable ». Un bon marcheur pourrait suivre la côte et atteindrait ainsi, au bout de 4 km, le point le plus méridonale de l’île « continentale ».
 
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La monteras tu la côte feignant ? C’est le cas de le dire en fredonnant cette chanson souvent sous un soleil de plomb qui entrave quelque peu l’assaut de cette citadelle qui devait être sacrément imprenable étant donné qu’elle est entourée par la mer sur trois côtés.
 
Avant de prendre la dernière ligne droite qui conduit à la porte de Gênes un regard sur la marine qui étale tout son charme à nos pieds qui commencent à souffrir.
 
 
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Marine de Bonifacio, vue depuis la citadelle
On trouve cette photo, signée 
Yvon Corriveau, à l'adresse suivante:
 

Après l’effort, le réconfort : le charme d’une cité aux ruelles étroites et bien ombragées.

L’entrée dans la cité commence par une place charmante d’où s’érige la maison la plus photographiée de Bonifacio : elle surplombe la mer d’une façon surprenante. Pour la petite histoire, elle est la propriété de l’actrice Marie Josée Nat (seuls les anciens connaissent ?).
 
Ville haute 
On trouve cette photo, signée Vojtech Prchlik, à l'adresse suivante:
 
 

C’est un dédale de ruelles et de recoins, de placettes et de passages voûtés, qui s’offre au promeneur qui doit prendre son temps à observer les hautes habitations et dont l’accès aux appartements n’est jamais direct : vestige des temps où Bonifacio craignait l’envahisseur, il faut monter un escalier bien raide pour accéder à la première pièce habitable. Un Bonifacien doit savoir monter ou ne pas être.

Une curiosité historique : Charles Quint et Napoléon (tiens, cela faisait longtemps !) auraient pu être voisins immédiats. Ils ont tous deux séjourné dans la même rue. Les maisons se faisant face.
 
bonifacio5.jpgVieilles rues 
 
On remarquera que, ce qui ressemble à des arcs-boutants, sont, en fait, des passages d’eau de pluie. L’eau est rare ici et il fut un temps où il était impératif de la récupérer coûte que coûte. Le zinc n’existait pas.
 

Les plus courageux pourront, avant de redescendre par le même chemin, aller tout au bout de la ville où se trouve le cimetière, peut-être le plus marin du monde, qui se caractérise par ses allées où sont alignées militairement les « chapelles-tombes » ce qui ajoute charme et un cachet très particulier à cet endroit. 

Lien conseilé pour cette journée:

Bonifacio :

 
A demain pour de nouvelles aventures !

Publié dans 8 jours à Ajaccio

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