7ème jour

Publié le par Gérard Chauvier

7ème jour: Golfe de Valinco.



Le séjour tire à sa fin. 8 jours ! Quelle drôle d’idée de ne passer que 8 jours dans l’île de beauté qui, avouez le, porte bien son nom. J’espère que vous aurez eu beau temps.

Pour cette dernière journée complète je vous propose une longue ballade (c’est la dernière alors il ne faut pas se priver) : le Golfe de Valinco et ses environs. C’est une région où le maquis domine la végétation. Si le temps ne manquait pas il faudrait ajouter au programme une escapade à l’intérieur des terres, notamment dans la micro région de l’Alta Rocca pour y découvrir un paysage et des couleurs différents, ses rudes villages de montagne, ses églises romanes cachées dans des endroits secrets et une des merveilles de la Corse intérieure : les Aiguilles de Bavella au dessus du village de Zonza. Ce sera pour une prochaine fois.
Cette région est réputée, côté touristique pour son littoral extraordinairement protégé, ses plages relativement peu fréquentées, et, côté culturel, pour avoir été la terre de prédilection des premiers occupants de l’île, il y a quelques milliers d’années. C’est cela que je vous invite à découvrir en seulement (hélas) 1 jour. La route sera longue. J’espère seulement que vous aurez le courage de la suivre jusqu’au bout !
Debout de bonne heure et de bonne humeur. Cela va de soi. 
La journée complète de 8 étapes en chiffres :
1 Filitosa,43 km en 2 heures
2 Propriano, 17 km en 1 heure
3 Campomoro, 17 km en 2 heures
4 Cauria, 35 km en 1,5 heure
5 Tizzano, 12 km (AR),     1 heure
6 Sartène, 12 km en 2 heures
7 Spin a Cavallu, 6 km en 0,5 heure
8 Ajaccio, 74km en 1 heure
Soit 216 km et 11 heures de route et visite. Sans compter la pause repas !
Pour commencer on prend la route qui conduit à Propriano par Porticcio, Coti Chiavari. Attention les virages !
Vous voulez faire une halte baignade ? Si le cœur vous en dit, faites un crochet par l’anse de Cupabia. Peu fréquentée, elle offre un cadre sauvage magnifique. C’est la première plage du golfe de Valinco dont la côte fourmille.
1 Filitosa
Peu après, il faut quitter la route de Propriano pour une halte d’une bonne heure au site préhistorique de Filitosa. Les amateurs de très vieilles pierres et de mégalithes seront comblés.
site-de-filitosa.jpg 

  On trouve cette photo, signée Marie Taddei Battesti, à l'adresse suivante:
http://fr.trekearth.com/gallery/Europe/France/photo210733.htm

 

Une visite au site officiel de Filitosa ?
http://www.corse-sud.net/filitosa/filitosa.html
« Filitosa est un des sites archéologiques remarquable par sa richesse en monuments. Dolmen, statues-menhirs et mégalithes travaillés qui témoignent de l'activité et des moeurs préhistoriques de la population insulaire à tous les âges. 8000 ans d'histoire. Ce site mérite le détour.  Le décor est vaste, sublime et envoûtant invitant à une réflexion sur les mystères de l'homme et sa destination.
Le site comporte également un musée et un atelier de reproduction de céramiques préhistoriques insulaires. »
Poursuivons la route de bord de mer qui conduit à Propriano. Vous avez longé sans toujours le savoir, des kilomètres de plages. Elles se font discrètes depuis la route. Elles sont pourtant là mais vous tendent les bras avec pudeur.
2 Propriano
Propriano est une sympathiques petite station balnéaire très simple et bien agréable. Le cadre aurait pu être propice à en faire un vrai St Tropez. Heureusement, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la ville la plus dynamique de Corse dans le genre mais c’est justement ce qui lui confère son charme indéniable.
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Propriano - Le front de mer

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Propriano - le port et la plage de centre ville


En suivant la route qui longe la mer vous traverserez, au moins pour avoir une petite et brève idée sur cette ville dans laquelle nous ne nous attarderons pas, (ou peut-être au retour), vous aurez un regard sur un des plus bel endroit consacré au Dieu Plage.

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Plage au sud de Propriano suivie de celle de Portigliolo


D’accord, vous n’êtes pas venus pour passer votre temps si précieux à vous dorer la pilule mais sachez que le coup d’œil vaut vraiment le coup. Ne soyez pas surpris : les vaches aiment aussi se faire bronzer. S’il y a peu de monde sur le sable c’est parce qu’il y a de la place pour tous. Poursuivez cette petite route jusqu’à ce qu’elle vous ramène en centre ville. De là, partez pour Campomoro. Route de Bonifacio que l’on quitte deux kilomètres plus loin.

3 Campomoro
Cette visite vous permet de découvrir une autre facette de ce que la nature a fait de bien joli et ce que l’homme est capable de faire en matière de protection de l’environnement.
La route est sinueuse mais le spectacle de la mer est saisissant, après avoir passé le lieu dit de Portigliolo. On arrive à Belvédère le bien nommé pour sa vue imprenable sur le golfe, qui mériterait un arrêt minute pour l’authenticité et le côté typique de ses ruelles. Puis on plonge sur Campomoro, petit port de pêche du bout du monde qui est devenu de plus en plus fréquenté en saison. Pourtant, malgré un cadre merveilleux, les promoteurs n’ont pas pu sévir… pour l’instant.
La plage est limitée sur la gauche par un cap au bout duquel se dresse la plus belle tour gènoise de Corse. Elle a été restaurée récemment et est réellement magnifique. Il faut poursuivre la route jusqu’à l’entrée d’un lotissement. Libre à vous de continuer jusqu’à la tour en voiture mais il s’agit d’une propriété privée et les riverains ne se … privent pas de faire surveiller les intrus. Seuls les personnes à pied sont les bienvenues. 10 minutes de marche sont nécessaires pour atteindre l’endroit à partir duquel on fait, en 5 minutes une courte ascension pour monter à la tour. Elle mérite de lui rendre visite surtout que le panorama est de toute beauté en particulier sur l’autre versant du cap qui permet d’avoir une vue (contrastée, par rapport à l’aspect paisible de la plage), sur une côte très sauvage, voire hostile quand la mer est mauvaise et que la lumière du jour est complice. Au retour, il paraît indispensable de faire un crochet d’une petite heure (tout de même mais en tenant compte du temps que vous mettrez pour profiter de ce site enchanteur), pour découvrir le chemin de Migini, particulièrement spectaculaire.
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Rochers sur le chemin de Migini


Aller à Campomoro sans faire ce détour serait pire qu’un crime : ce serait une faute. Lorsque vous descendez de la tour, à travers le maquis, vous retrouvez le chemin qui vous ramène au lotissement. Stop ! En le poursuivant vers le sud vous trouverez à deux pas, le sentier sui permet de rejoindre la côte. La descente est un peu raide mais brève. En bas, suivez le sentier sur la droite (donc en direction de la tour). Au bout de 5 bonnes minutes de marche vous tomberez sur un chaos de rochers unique, aux formes toutes plus étranges les unes que les autres, qui font la joie des enfants pour passer de l’un à l’autre.

4 Cauria
De Campomoro, direction le site préhistorique de Cauria, dont l’intérêt est multiple. Il permet de découvrir non seulement un endroit tout à fait remarquable, niché en pleine nature, gratuit ( !!!) et peu aménagé, dans un cadre étonnant et très agréable pour promenade familiale.
Pour cela il faut passer par Grossa. Ce village paisible et très fleuri n’est pas forcément une halte indispensable sur un parcours touristique mais il permet de découvrir un paysage, sur 20 km, particulièrement dominé par un maquis dense et odorant parsemé de rochers. Il permet d’avoir également une pensée attendrie pour l’auteur de ce blog : Grossa, le village natal de sa maman !
Vous êtes dans la Corse « profonde ».
Un circuit balisé permet de découvrir plusieurs alignements de pierres dressées et un superbe dolmen de Fontanaccia. Tiens, cette région a été aussi le théâtre de l’émission «  la Carte au trésor » ; décidément !

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Alignements de Cauria


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Dolmen de Fontanaccia


5 Tizzano
On peut quitter Cauria et reprendre, la route qui mène à Tizzano, petit village de bord de mer loin du monde et du brouhaha des touristes, au milieu d’une côte de Corse du Sud hyper protégée des bétonneurs qui va  de Campomoro jusqu’à Bonifacio par la grâce du Conservatoire du Littoral qui a pour mission de protéger les rivages par l’achat et l’entretien de terrains. Les plages y sont magnifiques. Tizzano est réputé pour ses langoustes et son corail rouge, lui aussi, plus que protégé. Ce détour peut s’avérer intéressant si la fatigue ne vous a pas atteint car la journée est particulièrement longue.
Tizzano est un point de départ pour les amateurs de plages désertes, de naturisme et de randonneurs de bords de mer. On peut découvrir, en cherchant un peu, les ruines d’un ancien fort
Si le ras le bol vous a atteint, alors, pas d’hésitation, vous devez rejoindre Sartène et amorcer le retour à la maison.
6 Sartène
Sartène impose un arrêt prolongé, disons 1 heure et demie. « La plus corse des villes corses » disait Prosper Mérimée. Il savait ce qu’il disait. La population de cette ville, longtemps attaquée par les barbaresques fut autrefois massacrée. Pourtant, il suffit de vous promener dans ses deux quartiers les plus anciens, dans un dédale étonnant de vieilles rues si étroites qu’elles ignorent l’existence du soleil, pour se rendre compte que toute la disposition des bâtiments était faite pour se protéger. Sans succès ! La vie devait être rude à certaines époques. Aujourd’hui, pour ceux qui apprécient l’authenticité, cette ville est un bonheur. Nous sommes loin des rumeurs des villes de bord de mer.
sartene-1.JPGSartène, quartier ste Anne 
sartene-2.JPGSartène, quartier ste Anne 
sartene-4.JPGLe four a pain 
Entrez dans l’église sur la place principale (Place Porta). Vous y verrez la lourde croix que porte le pénitent de vendredi saint, lors de la cérémonie du chemin de croix, appelée « Catenaccio » en raison des chaînes que le porteur doit traîner comme si la croix ne suffisait pas ! Ce n’est pas que du folklore.
Sur la place de l’église, prendre un rafraîchissement serait une bonne idée. En tous cas, moi, c’est ce que je ferais. Les amateurs de bière goûteront à la bière du pays : la « Piètra » au parfum de châtaignes (paraît-il) qui entrent dans sa composition.
7 Spin a cavallu
La descente sur Propriano doit, (allez, un dernier effort), - pas nécessairement, mais ce serait bien, passer par un petit crochet pour un des ponts génois des plus caractéristiques de l’île : « Spin a Cavallu » (Dos de cheval) bien (trop ?) restauré. Les gens du cru trouvent que le côté sauvage de ce site a beaucoup souffert de ce réaménagement.
spin-a-cavallu.JPGSpin a cavallu 
 

La baignade y est autorisée et l’endroit est bucolique.
Le retour pour Ajaccio se fera par Propriano (pas le choix) et par Olmeto, la route que vous avez prise pour aller à Bonifacio. Et oui, on reprend la même et on recommence. C’est ça les pays de montagne ! Vous pourriez, pourquoi pas, aussi bien et pour changer, passer par Sollacaro et Pila Canale mais vous en aurez peut-être « soupé » de la route. Alors, grâce.
Vous pourriez quand mêmevous arrêter à Olmeto, 8 km après Propriano, car ce village offre des surprises bien sympathiques au cœur de ses ruelles.
  olmeto.JPG
Ruelles d'Olmeto
Enfin de retour à Ajaccio ! La nuit devrait être réparatrice de cette très longue journée qui, j’espère, aura répondu à votre curiosité.
 Lienn conseillé pour le Golfe de Valinco :
  
A demain pour préparer le retour ! 

http://gerardchauvier.over-blog.com/archive-08-28-2007.html

Publié dans 8 jours à Ajaccio

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C
Bonjour<br /> Je viens de passer un long moment sur votre blog, super.<br /> Nous partons pour un mois en septembre et votre itinéraire est super.<br /> Nous logeons à Ajaccio pour le mois, mais j'ai pris une nuit à Porto et une nuit à Bonifacio, je vais me servir de votre itinéraire, merci.<br /> Plus d'infos serais les bien venues, je ne peux pas marcher longtemps donc pas trop de randonnées, merci<br /> Bonne journée,creanad
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R
Belle photo de Tizzano, le seul angle qui permet de ne pas voir à quel point ce coin jadis paradisiaque est défiguré par les constructions anarchiques jusque sur la plage ! Un désastre! Si vous êtes originaire de Grossa vous avez quand même dû remarquer le changement en une dizaine d'années ! Bien à vous.
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